Après
l’avoir expérimenté pendant trois ans et avoir mûrement
réfléchi, j’ai décidé d’abandonner l’appellation « Tarot
chamanique » pour présenter mon travail autour du Tarot, étant
précisé que j’en garde le principe et le concept et ne change que
l’appellation. Ce fut une décision difficile à prendre, mais qui
à mes yeux était nécessaire pour deux raisons :
La
première est que, sitôt que l’on sort des petites sphères
sociales du Tarot et des pratiques chamaniques, peu de personnes
connaissent le Tarot ou les pratiques chamaniques. C’est un
phénomène bien connu qui fait lorsque l’on s’intéresse à
quelque chose on rencontre des personnes qui s’y intéressent aussi
et on finit par se convaincre que tout le monde est concerné, tant
tous ceux qui nous entourent le sont… C’est une erreur de
parallaxe qui peut d’ailleurs causer bien des désagréments
lorsque l’on découvre que c’est loin d’être le cas !
Pour
la majorité des personnes, le Tarot est soit un jeu de cartes auquel
on joue, soit un truc de divination exercé par des cartomanciennes
plus ou moins honnêtes.
Résultat,
quand tu dis que tu ne fais pas de divination (et je suis sensé en
faire, puisque « j’ai des pratiques chamaniques » !),
je me retrouve embringué dans un long argumentaire au cours duquel,
d’ailleurs, je passe plus de temps à expliquer ce que je ne fais
pas plutôt que ce que je fais…
Quant
au mot « chamanique », il est vague dans l’esprit de
beaucoup. Ces pratiques, même si elles se développent
considérablement en ce moment, restent encore très méconnues et
beaucoup encore, à l’écoute de ce mot, imaginent vite un homme en
peau de bêtes possédé et hurlant à la mort… (j’exagère, mais
à peine).
De
ce fait, ces deux facteurs cumulés font que l’appellation « tarot
chamanique » fait fuir plus de clients potentiels qu’elle
n’en fait venir ; beaucoup y voyant « un truc
complètement barré et perché » pour le moins louche, auquel
ils n’attachent aucun sérieux. Ce dont je peux témoigner, c’est
que j’ai moins de clients depuis que j’ai adopté cette
dénomination qu’avant, alors que -objectivement- mes prestations
en tant que tarologue sont bien plus profondes et pertinentes…
La
deuxième raison, c’est que face à cette méconnaissance,
l’agrégation des mots « Tarot » et « Chamanisme »
créé un champ fantasmatique tout aussi puissant que confus au sein
duquel certaines personnes investissent alors le tarologue d’une
sorte de toute puissance qu’il n’a pas. Parce qu’évidemment,
s’il est tarologue et chamane (ce que je ne suis pas d’ailleurs,
je préfère le préciser) il a le pouvoir de vous guérir de toutes
les blessures par un deus ex machina complètement fantasmé… Ainsi
cette femme semble t-il confuse (elle m’avais appelé mais,
heureusement, n’a pas confirmé de rendez-vous) qui aurait voulu
que je l’informe de la date de sa mort… Cette toute puissance
conférée au tarologue a en général pour conclusion
l’insatisfaction et la frustration, la personne n’ayant pas reçu
ce qu’elle était venue chercher.
Parce
que j’ai à cœur l’idée que la Tarot est là pour redonner son
libre-arbitre, et donc sa liberté, à chacun, je me méfie comme de
la peste de cette toute puissance dont je pourrais être investi
(même si bien sûr, je ne refuse pas la responsabilité que je
considère être la mienne). La seule puissance que je revendique est
celle consistant, grâce à ma connaissance du Tarot et à ce que
j’ai compris du fonctionnement de l’âme humaine, à éclairer,
reformuler, nourrir la psyché, pointer des choses pouvant être
erronées... pour redonner un nouvel élan aux personnes qui viennent
me voir. Après, c’est elles qui font (ou ne font pas) le travail,
mais cela leur appartient.
Du
coup, une fois cette appellation abandonnée se repose avec encore
plus d’insistance la question de la qualification de mon travail
autour du Tarot.
Là
où j’en suis, cela prend la forme suivante :
« Une
consultation de Tarot pour une meilleure connaissance de soi et pour
éclairer son chemin, au son d’un tambour pour mieux entrer dans
notre espace intérieur ». Je crois que c’est simple et
clair.
Je
vais donc bientôt proposer un nouveau site. Pour l’appellation de
ce blog et de la page Facebook qui l’accompagne, je vais réfléchir
encore un peu.
Le
comble est que cette décision intervient à un moment où je pense
avoir ouvert une nouvelle porte quant à la pratique du Tarot, porte
très clairement adossée à certaines pratiques chamaniques. J’en
profite pour redire que si j’en abandonne la dénomination, je
conserve bien sûr le protocole de consultation du Tarot tel que je
l’ai développé -et commencé à le transmettre- ces dernières
années.
Les
mots « chaman », « chamanisme » et
« chamanique » sont depuis l’époque où l’on a
commencé à les utiliser (début 19 ème je crois) des dénominations
pas toujours appropriées, globalisant des pratiques et des contextes
fort divers. Nous sommes nombreux à chercher depuis un moment
d’autres dénominations, mais à ce jour, cette recherche reste
vaine.
Parallèlement
à cette reformulation, je pense probable que dans les mois à venir,
je vais développer et proposer plus explicitement certaines
pratiques chamaniques (ce que je fais déjà avec les « rencontres
d’âmes »), parallèlement à mes consultations de Tarot.
Paradoxe
des paradoxes, c’est donc peu ou prou au moment où je vais
« officialiser » certaines de mes pratiques chamaniques,
que je fais le choix de les distinguer -dans la présentation tout au
moins- de ma pratique du Tarot Ce distinguo sera je pense, plus clair
et plus efficace, même si dans les faits, une certaine porosité
entre tous ces axes de travail sera présente…
La
pluralité de mes pratiques ne m’est pas toujours facile à gérer :
tarologue, conteur, masseur, écrivain, musicien, praticien
chamanique… Si certaines s’accommodent fort bien ensemble,
d’autres le font beaucoup moins (par exemple, va expliquer à un
chef d’entreprise que tu démarches pour des massages que tu es
aussi tarologue, je doute que ça le fasse…) C’est à la fois
riche et compliqué. J’avais pensé comme dénomination générique
à « Jardinier de l’Humain ». C’est joli, je trouve,
mais fort peu marketing sans doute...
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